Mario Rossignol et Jean-Pierre Ste-Marie, Agrippa les flots du temps (Fa)

Mario Rossignol / Jean-Pierre Ste-Marie

Agrippa, les flots du temps Waterloo, Michel Quintin, 2007, 464 p.

Après l’intéressante performance du premier roman de la série, Agrippa, le Livre noir (2006), Mario Rossignol et Jean-Pierre Ste-Marie étaient évidemment attendus au tournant pour le deuxième, surtout du côté du piège de la « redite » qui guette ce genre d’entreprise.

Ils ont évité le piège en question. On peut même dire qu’ils ont pris le risque de vouloir surprendre tout en gardant les deux piliers principaux de la série, le curé Édouard Laberge et, bien entendu, les Agrippa, ces grimoires de magie noire doués d’une « vie » contre nature et issus du folklore sorcier français.

En effet, cette fois c’est dans la Valachie du XVe siècle, sous le règne de Vlad Dracul, père du fameux Vlad l’Empaleur (le futur Dracula, lui), que se déroule en bonne partie ce deuxième tome… Et le curé québécois, non content de parcourir le monde des années 1920, y compris en Zeppelin (!), va se retrouver projeté dans le passé par une étrange porte temporelle s’ouvrant dans les ruines d’un ancien château roumain. Parti à la poursuite d’un mage valaque venu du passé récupérer un Agrippa pour servir les desseins guerriers de son prince Vlad contre l’ennemi turc, Laberge affronte mille périls, dont celui de l’amour, dans un Moyen Âge teinté de fantastique tout en restant historiquement fidèle au nôtre.

L’histoire bouge pas mal, y compris au sens géographique du terme, et un certain nombre de pièces continuent à se mettre en place pour installer un peu plus l’univers particulier de la série. Édouard Laberge y apparaît encore plus comme un vrai « détective religieux de l’occulte » professionnel œuvrant au sein d’une organisation internationale et des entames d’histoires secondaires sur le sol québécois montrent apparemment que les auteurs ont l’intention de tisser un arrière-plan vivant aux futures aventures du curé Laberge contre les Forces du Mal. L’ambiance du Québec des années 1920 est mieux rendue et utilisée que dans le premier roman et le héros a aussi pris de l’épaisseur psychologique au passage.

Bien sûr, le livre n’est pas exempt de petits défauts de construction, le principal étant la longueur un peu épuisante des descriptions de certains combats, mais dans l’ensemble c’est un bon mélange de thriller surnaturel et d’aventures historiques. On attendra donc avec intérêt la sortie du troisième volume auquel travaillent certainement déjà les auteurs.

Richard D. NOLANE

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