Mauvaise Note, de Max Portrieux (SF)

Max Portrieux

Mauvaise Note

Brunoy, DDk (anticipation), 2018, 180 p.

DDk est une jeune maison d’édition française avec quelques publications à son actif, dans le créneau anticipation – fiction d’entreprise. C’est un premier roman.

Le thème : imaginez une société où les réseaux sociaux sont devenus si puissants qu’ils conditionnent réellement la vie quotidienne. Des loisirs au travail en passant par les relations amoureuses et même familiales, tout passe alors par LifeBook et JobLife, où tout un chacun peut liker ses collaborateurs, ses amis, et le chef de service peut noter les prestations de ses employés. Tout est public, les gens sont connectés en permanence et règlent leurs interactions sociales quotidiennes sur ce que leur niveau de points – d’étoiles – leur permet. Chacun vise une forme de promotion sociale extrêmement normalisée et sortir du lot, c’est s’exposer à la déchéance sociale. Ludovic essaie de suivre cette norme compétitive jusqu’à ce que l’absurdité du système lui revienne, voire l’inquiète. Certains de ses amis disparaissent, un collègue est arrêté en plein milieu de travail. Ce monde-là cache ses brebis galeuses, mais où ?

Du Big Brother version réseaux du XXIe siècle. Les idées sont bonnes mais amenées sans subtilité, le lecteur voit venir la déchéance de Ludovic à la longue vue et l’intrigue sous-jacente (que deviennent les gens exclus) arrive bien trop tard. L’histoire aurait gagné à s’étoffer avec une enquête plus longue et en profondeur. Le manque d’empathie des protagonistes brosse le portrait d’une société déshumanisée qui nous est déjà familière. Reste que les personnages sont un peu trop unidimensionnels, même s’ils deviennent attachants à la longue. La résolution finale aurait pu créer un développement sur les différentes facettes de cette société dystopique s’il n’était pas arrivé si tard dans l’intrigue. Reste le problème majeur de ce texte si l’on oublie l’agencement des idées : le style est plat et manque de relief, ce qui est un obstacle majeur à la lecture. Souhaitons à l’auteur de faire mieux une prochaine fois.

Nathalie FAURE

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