Clément Martel, Magies du temps et de l’espace (SF)

Clément Martel

Magies du temps et de l’espace

Chicoutimi, JCL, 1988, 154 p.

Il en est du temps comme de l’espace : l’un ne va pas sans l’autre. Pour ce qui est de la magie, c’est une autre histoire.

Cependant, avec la nouvelle « Les Visiteurs du temps », la conjoncture est parfaite : parions même qu’un cinéaste trouverait là matière à images.

Peut-être avez-vous vu le film néo-zélandais The Navigator, sorti en 1988 ; il s’agissait d’un petit groupe « inspiré » vivant au Moyen-Âge qui, par une ouverture pratiquée dans la croûte terrestre (sic), atterrissait à notre époque… Dans la nouvelle « Les Visiteurs du temps », Martel nous fait un peu vivre pareille incongruité, mais à rebours : des scientifiques, nos contemporains, découvrent en orbite un engin spatial pas très orthodoxe, construit en bois de chêne ! Vous imaginez l’odyssée.

Si, ailleurs, le style de l’auteur paraît quelque peu alambiqué, ici ses circonvolutions servent l’intrigue au mieux ; de la résolution, considérable, du Secrétaire d’État américain à la défense, aux cosmonautes perchés au-dessus de l’engin énigmatique, l’action se déroule et s’enroule harmonieusement aux éventualités d’un événement hors du commun.

Un regret pourtant : la fin qui, même elliptique à souhait, même chargée d’une mine d’hypothèses à venir, impose la frustration. Car nous avons ici une nouvelle qui mériterait d’être le premier chapitre d’un roman. Voilà ce que j’avais sur le cœur.

Je serai plus réservée quant à l’appréciation des autres nouvelles de ce recueil. Non pas qu’elles soient dénuées de tout intérêt ; le plaisir est cependant amoindri à cause d’une imagination déclinante, soit par une conclusion qui tombe à plat, soit par une intrigue bâclée. Toutefois, « La Fin d’un long voyage » et « Dieux des galaxies » m’ont quand même fait voyager dans l’espace et le temps.

Si je suis restée sur ma faim avec ce recueil, c’est finalement qu’il avait réussi à me mettre en appétit ; car Martel ne manque pas de talent, ni de fantasmes à faire partager.

Sylvie ROYER

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